La préparation à l’accouchement

Depuis que FAUT PAS POUSSER ! est disponible, je reçois chaque jour des messages merveilleux de personnes qui me remercient pour ce travail (de dingue, c’est vrai😉 ) et me disent que le film a été la clé de voute de leur Préparation à l’accouchement. Inutile de vous dire à quel point ces messages font battre mon cœur, et comme je suis heureuse et fière de savoir que mon travail est utile.

Je ne me suis pas vraiment préparée à mes accouchements. Convaincue qu’enfanter était quelque chose de  naturel et simple, comme pour tous les mammifères, je suis partie du principe que je n’avais besoin de rien et que même, remplir mon néo-cortex de connaissances pourrait nuire au voyage. Je sentais que l’important était de “débrancher ma tête“. Je pense maintenant que j’avais tort. Je n’ai aucun regret ; et mes trois accouchements resteront dans mon cœur et dans mon âme les moments les plus intenses et enivrants de ma vie. Il m’ont permis de prendre conscience de ma force et de ma détermination. A chaque fois, attraper mon bébé et plonger mes yeux dans les siens a été source d’un bien-être sans commune mesure. Le kif total.
Je dois tout de même confier que si c’était à refaire (mais bon, cela n’arrivera pas … j’attends sagement la ménopause :- ), SI c’était à refaire, donc, je m’offrirais une magnifique et holistique préparation à l’accouchement.


NB : JE PRÉCISE À TOUTES FINS UTILES QUE JE N’ABORDE PAS DANS CET ARTICLE TOUT CE QUE J’ABORDE DANS LE FILM 🙂 JE VOUS INVITE CHALEUREUSEMENT À LE VISIONNER AFIN DE DÉCOUVRIR LES SECRETS DE LA PHYSIOLOGIE DE LA NAISSANCE, À TRAVERS NOTAMMENT L’INTERVIEW DE MICHEL ODENT. UNE FOIS LE FILM VU, VOUS SAUREZ COMMENT VOUS PRÉPARER.

Dans cet article, nous verrons

  1. Pourquoi j’ai changé d’avis et pense aujourd’hui qu’il est important de se préparer, quelle que soit la préparation choisie
  2. Les principales méthodes de préparation à l’enfantement
  3. La méthode Lamaze, une page nostalgie
  4. Le plus important dans la préparation à l’accouchement, est de se donner les moyens de CHOISIR pour ne pas regretter
  5. Epilogue : la malédiction biblique …
  6. Conclusion

NB : Je partage dans cet article quelques pages internet susceptibles de vous être utiles. Mes choix ont été faits librement, sans intérêts perso ou financiers. Je n’ai même pas pris le temps d’informer les personnes concernées🙂 Il y a énormément de ressources disponibles. A vous de taper les mots clés et de laisser Lilo … ou Google vous proposer d’autres pages.

1 • Pourquoi j’ai changé d’avis

et pense aujourd’hui qu’il est important de se préparer, quelle que soit la préparation choisie. NB : Les témoignages lus chaque jour nourrissent ma réflexion.

Je suis partie du principe que pour enfanter, il fallait laisser l’animal qui sommeille en moi se réveiller, et faire taire mon néo-cortex, le cerveau de la parole, celui qui différencie l’homme de l’animal, celui qui analyse, se projette, se souvient… celui qui met la zone. Et c’est partant de ce postulat que j’ai choisi de ne pas, ou plutôt négligé de… me préparer. Bien sûr, j’avais lu quelques livres, pour confronter mes intuitions aux théories des spécialistes et garder confiance en mes capacités de femelle mammifère et en celles de mon bébé. J’étais consciente que si mon néo-cortex m’avait éloignée de cette femelle, mon bébé lui, était à peu près dans les mêmes dispositions que s’il était né au paléolithique.

NB : Une de mes petites phrases fétiches : le début est le titre d’un livre de Michel Odent qui a été déterminant dans mon parcours, la suite est de moi : Le bébé est un mammifère ; de la naissance à la parole, il traverse les millénaires.

Miser sur la mise au repos de mon néo-cortex était un peu présomptueux, et si certaines y parviennent, cela n’a pas été mon cas. Je ne suis que rarement parvenue à « partir sur une autre planète » comme le dit Michel Odent.
Pour mon premier, le voyage a été merveilleux, sans heurts, ni peurs, libéré de toutes considérations médicales de mesures de col ou de fréquences de contractions ; on ne peut redouter quelque chose que l’on ne connaît pas. J’ai donc accueilli les contractions sans jamais redouter la suivante, curieuse de vivre le voyage, heureuse de n’être pas dérangée. Happée par la magie de la vie. C’est sûrement durant cet accouchement que mon néo-cortex m’a fichu le plus la paix🙂. Jusqu’à la phase d’expulsion. Et c’est bien lui qui m’a fait craindre que mon bébé ne soit en souffrance, coincé dans mon vagin. Et qui m’a fait pousser comme une brute et me déchirer le périnée. (Je n’avais pas de sage-femme). Pour mon deuxième, la peur de déchirer à nouveau a posé un voile sur le voyage, qui fut tout de même très beau et sans encombre, accompagnée par Elena. C’est durant cet accouchement que j’ai été le plus connectée à mon bébé. Avant chaque contraction, il me donnait un délicat coup de pied comme pour me dire « Tu es prête maman ? On y va ? » comment savait il ça ? Un dialogue magique. Je n’oublierai jamais ce moment. Et pour mon troisième, le travail m’ayant réveillée à 2h00 du matin, le manque de sommeil a rendu la douleur plus difficile à gérer et je l’ai redoutée. Là encore mon néo-cortex, car la peur, c’est lui, a terni un peu le voyage… Je crois tout de même avoir décollé au moment de l’expulsion, sans peur de déchirer. Et pas une égratignure🙂


J’ai aimé tout. J’ai fait avec ce que je suis. Mon cerveau chauffe souvent trop… C’est mon histoire et je la trouve belle.

Mais :
S’il n’est pas possible pour toutes les femmes de débrancher leur cerveau d’humaine, alors il peut être salutaire de mettre ce ronron au profit du voyage.
La méditation, ça se travaille
Focaliser son attention sur le souffle
Sur la métaphore des vagues
Ne pas avoir peur, car on sait ce qui est en train de se passer et qu’on a pris le temps avant, de visualiser le voyage
Ne pas pousser trop fort, car on sait que non, bébé ne souffre pas, pendant ces minutes entre les deux mondes
Vocaliser selon ce qu’on a travaillé
Occuper son néo-cortex à bon escient
ET utiliser des techniques qui fonctionnent : postures, mouvement, images mentales, visualisation, vocalisation…


Il existe de nombreuses méthodes de préparation à l’accouchement, je vous propose de faire un rapide tour d’horizon.

2 Les différentes méthodes de préparation à l’accouchement


Même s’il est difficile de catégoriser, il y a des préparations à l’accouchement plus axées sur le corps et d’autres plus axées sur l’esprit, le travail de la respiration faisant le lien entre les deux. J’aurais tendance à prioriser l’esprit et le souffle, car c’est notre mental qui interfère sur le bon déroulement de la naissance de bébé. Il me semble que le corps des femmes, comme celui de toutes les femelles mammifères, est fait pour enfanter. Et sauf pathologie, le corps est préparé naturellement tout au long de la grossesse, grâce notamment aux hormones. Un exemple : les œstrogènes et la prolactine placentaire travaillent de concert pour augmenter de manière significative la souplesse et l’élasticité du corps, pour faciliter la naissance. (Nous y reviendrons dans un prochain article). Mais si la préparation du corps permet de booster la confiance en soi, et ainsi de ne pas laisser la peur gâcher le voyage, alors allons-y ! 


Les préparations à l’accouchement axées sur LE CORPS

  • La Kinésithérapie prénatale : elle est basée essentiellement sur le travail de la souplesse via des étirements et des massages, ainsi que le travail du bassin et du souffle (Plus d’info ICI )
  • Le Yoga prénatal : il existe plus d’une dizaine de Yoga différents. Le Yoga Prénatal est une variante dédiée à la femme enceinte tout au long de sa grossesse. Travail du corps basé sur des postures, travail du souffle, travail de l’esprit (Plus d’info ICI )
  • L’Aqua gym prénatale : elle peut se pratiquer tout au long de la grossesse. L’objectif est de travailler ses muscles (grâce à la résistance de l’eau ) et sa souplesse, en douceur via des exercices en immersion dans une piscine. Être dans l’eau permet de s’extraire de la pesanteur (on ne pèse plus que 20% de son poids🙂 ) et d’être ainsi plus libre de ses mouvements sans risque de se blesser (Plus d’info ICI et LA)
  • Le massage du périnée  : il s’agit de travailler la plasticité des tissus périnéens par des massage à l’huile végétale et des étirement spécifiques. L’objectif est de faciliter la sortie du bébé sans déchirure. Il se pratique seulement à partir de 8 mois de grossesse révolus (Plus d’info ICI et LA)

Une préparation à l’accouchement à part : l’haptonomie

  • COMMUNIQUER AVEC BÉBÉ grâce à l’HAPTONOMIE : Il s’agit d’une méthode de communication, de mise en relation, de développement de la confiance en l’autre et en soi-même basée sur le contact. Elle se pratique dés le début de la grossesse et propose aux deux parents d’entrer en contact avec leur bébé à travers le ventre de sa maman en posant les mains et en effectuant des gestes appris lors des séances. Elle met à l’honneur la parentalité partagée et offre au papa l’occasion d’être actif pendant l’accouchement en pratiquant les gestes qui soulageront la maman. Elle facilite les échanges avec le bébé puisque ceux-ci ont commencé bien avant sa naissance. Elle peut se pratiquer en post partum avec l’enfant de sa naissance à la marche, et même après. (Plus d’info ICI et LA)

Les préparations à l’accouchement axées sur LE SOUFFLE

La sophrologie Méthode de relaxation basée sur la RESPIRATION et la VISUALISATION. La crispation augmente la douleur. A contrario, la détente de toutes les parties du corps qui ne sont pas l’utérus atténue la douleur. Il est donc essentiel d’avoir des outils et notamment des techniques de respiration, pour parvenir à se décontracter entre et même pendant les contractions. Les séances de préparation à l’accouchement avec la Sophrologie vous aideront à vous approprier ces outils, et au vue des multiples témoignages et récit de naissance que je découvre chaque jour, il semble que celles qui ont fait ce choix en sont très heureuses au moment de la dilatation du col😉. La visualisation des différentes phases de l’accouchement pendant ces séances de prépa permet de se sentir en confiance et en « terrain connu » le jour J, ce qui contribue à la décontraction et donc à l’accueil des contractions et à la diminution de la douleur. (Plus d’info ICI )

Le chant prénatal : Voilà l’outil que je regrette de ne pas avoir exploré. Parce que je suis musicienne, parce que le chant est indissociable d’une bonne oxygénation et donc que son travail intègre celui de la respiration (un petit côté Sophro ). Il allie le souffle, le corps et l’esprit. Et en plus du plaisir du chant comme instrument de musique, les vibrations sont favorables à un massage intérieur qui là encore, contribue à la décontraction. Il invite à la mobilité et à la mobilisation du corps tout entier. Perçu par bébé, le chant est un merveilleux moyen d’entrer en relation avec lui avant sa naissance. (on pourra prolonger la pratique après la naissance)

Nombreux avantages, donc, à ce choix de préparation :
- Le travail du souffle, salutaire pendant l’accouchement
- La vocalisation, pour les mêmes raisons mais aussi parce qu’un vieux dicton de sage-femme dit « Bouche molle, col mou » : donc la vocalisation, qui est assez instinctive (assumons notre part animale), en dernière phase de dilatation, contribue à l’ouverture du col.
- Et la communication avec bébé ! Et quel bonheur de se sentir en lien avec lui au moment de la naissance.Il y a tant à dire alors : Plus d’info ICI
  • Le yoga prénatal, encore (Plus d’info ICI  et LA )

Les préparations axées sur L’ESPRIT

  • La méditation de grossesse : la méditation est la pratique incontournable pour calmer le brouhaha intérieur et mettre son néo-cortex au repos. S’il n’est pas possible d’arrêter de penser, on peut apprendre à observer ses pensées comme on regarde passer les nuages dans le ciel, sans s’y accrocher, en portant son attention sur sa respiration entre autre. (Plus d’info ICI et LA)
  • La visualisation positive : une méthode de méditation qui consiste à se projeter sur un événement et à le vivre en pensée. Utilisé par les sportif, les musiciens, ou quiconque devant vivre un moment intense et exigeant (Plus d’info ICI )
  • L’hypnose prénatale : Les femmes ont tout ce qu’il faut en elles pour mettre leur bébé au monde par elles-mêmes. L’hypnose permet de se connecter à cette réalité (Plus d’info ICI et LA)

Une préparation à l’accouchement COMPLÈTE

  • La méthode Bonapace, créée par Julie Bonapace. C’est une technique de préparation physique et psychologique à l’accouchement par la pratique de postures de yoga, de respirations, de mouvements et de massages. Elle fait aussi appel à la relaxation et à l’imagerie mentale. Elle accorde un rôle important au papa, qui, dans le carde d’un accouchement sans péridurale, saura utiliser des outils pour soutenir la maman.

(Plus d’info ICI et LA )

NB : Si vous êtes tentée par la physiologie et souhaitez comprendre les étapes de la naissance, je vous invite à découvrir l’article de Whapio sur le site « Sans Péri » Sans péri : les étapes holistiques de la naissance ICI

3 Un petit moment nostalgie : La méthode Lamaze


Malgré la nécessité de réduire la durée du film FAUT PAS POUSSER ! j’ai fait le choix de consacrer un court chapitre à cette méthode, aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais qui a eu le mérite d’ouvrir aux femmes la voie de l’autonomie, et de leur permettre de s‘approprier leur accouchement et de se donner les moyens de le vivre bien, plutôt que de se laisser « accoucher » par…

Voici donc quelques mots sur LA MÉTHODE DE L’ACCOUCHEMENT SANS DOULEUR

Né en 1891, Le docteur Fernand LAMAZE, obstétricien  humaniste et patriote, choisit très tôt de consacrer sa vie à la recherche de solutions pour soulager les femmes en couche. En 1947, il ouvre la maternité de la clinique des Bluets, financée par le syndicat de la métallurgie et le Parti communiste. En 1952, il est convié par le Parti communiste à un voyage en URSS pour découvrir les travaux des Dr Nicolaiev, accoucheur, et Velvovski, neuro-psychiatre, qui ont développé une méthode d’accouchement sans douleur, inspirée des travaux du Dr Pavlov. La méthode est basée sur le principe que la douleur n’est pas inhérente à l’accouchement mais est le signe envoyé par le cerveau reptilien d’un dysfonctionnement, réel (accouchement dystocique) ou imaginaire fruit d’un réflexe conditionné. Tout accoucheur sait que cette douleur peut être absente, pour avoir vu des femmes accoucher sans presque en avoir conscience. Le principe est donc de remplacer le paradigme imposé par le conditionnement culturel – accoucher est difficile et douloureux –  par un nouveau : accoucher est facile et sans douleur.

Durant ce voyage, le Dr Lamaze assiste à un « accouchement sans douleur » d’une femme ayant suivi la préparation du Dr Nicolaiev. Il revient en France déterminé à importer la méthode. Rencontrant l’enthousiasme de son équipe, Lamaze se met à l’ouvrage et transforme la clinique des Bluets en centre d’expérimentation de l’ASD (accouchement sans douleur). Fondée sur une préparation très active de visualisation, d’exercices de respiration, la méthode de l’ASD place la femme au cœur de son accouchement. Très rapidement, les résultats probants suscitent l’enthousiasme des femmes qui y voient une manière d’échapper enfin à la fatalité et de reprendre les commandes de cette étape essentielle de leur vie, sans s’en remettre aux mains des médecins (à 80% des hommes).
Durant plus de 30 ans, la méthode Lamaze, a permis à des milliers de femmes de vivre un accouchement en conscience, sans peur, et donc beaucoup moins douloureux que lorsqu’il est subit et façonné par les croyances ancestrales. Mais la péridurale a fait son entrée, et les féministes ont balayé l’ASD au profit de l’anesthésie. Sous prétexte de libération, elles se sont retrouvées pieds et poings liés entre les mains des anesthésistes et des médecins.

Il ne reste aujourd’hui de l’ASD que la traditionnelle « préparation à l’accouchement » proposée par les maternités, et qui a perdu l’essentielle de sa substance.

Mais le vent tourne. Et les outils évoqués dans cet article peuvent vous permettre d’aller encore plus loin que l’ASD en vous laissant emporter dans le voyage de l’accouchement, sans peur, et de vous connecter avec tout ce qu’il y a de sacré dans ce rite initiatique que peut constituer un accouchement. Pour le plus grand plaisir de votre enfant. Et le vôtre lorsque vous croiserez son regard pour la première fois.

4 À chaque femme de choisir celle qui lui ressemble


En résumé : l’important est DE SE PRÉPARER ! Ce peut être … en ne se préparant pas !!! Mais ce doit être une non préparation réfléchie ! Prendre le temps de décider dans quelles mesures on souhaite être actrice de son accouchement. Ne pas rester bloquée sur un principe par défaut, du genre :

  • Je ne suis pas capable d’accoucher par moi-même
  • Il me faut absolument la péridurale
  • L’accouchement est un acte médical ; sans les médecins, les femmes meurent
  • Mon bassin est trop petit
  • Mon bébé est trop gros

Prendre le temps d’apprendre, de découvrir, de constater que ces croyances ne sont que des croyances.

Et une fois ce temps pris, décider si l’on reste sur son choix par défaut oui si l’on change d’option. Il arrive qu’après une bonne préparation, une femme qui souhaitait une césarienne programmée, décide d’accoucher sans péridurale, debout et en chantant !
Mais si sachant tout cela, vous préférez toujours la césarienne programmée, allez-y en confiance car vous vous serez donné les moyens de faire un choix éclairé !
Trop de femmes s’en remettent à la médecine sans avoir pris le temps de comprendre ce qu’est l’accouchement, accepte un déclenchement injustifié, une césarienne pour cause de siège, d’utérus cicatriciel ou de grossesse gémellaire, et découvre après que cela aurait pu se passer autrement. Certaines vivent un accouchement tellement traumatisant qu’elles renoncent à avoir un autre enfant. Et ces scénarios si mal vécus ne sont que rarement dus à une réelle dystocie mais plutôt la conséquence de l’industrialisation de l’accouchement : injection de produits perturbants le travail des hormones naturelles, position contraire aux lois de la physiologie, passivité de la femme en travail…

Je vous souhaite de ne pas faire partie de celles-là. Et je vous invite pour cela à regarder FAUT PAS POUSSER !

NB : Si vous doutez, lisez les commentaires sur VIMÉO

5 Épilogue


« Tu enfanteras dans la douleur »  … OUPAS 🙂 Le plus souvent, les textes contenus dans les livres qui ont traversé les millénaires présentent plusieurs niveaux de lectures et font un usage généreux des métaphores et des allégories. Je me demande alors si cette sentence ne mérite pas qu’on creuse un peu son interprétation, et si le mot enfanter ne signifierait pas autre chose que simplement accoucher. Peut-être « naître à soi même, se révéler… » ? On ne peut nier que les moments déterminants de notre vie sont rarement les plus faciles, et que rien de précieux ne se fait sans travail, sans persévérance, sans obstacles, sans craintes, sans douleur ?… Il ne nous reste plus alors, qu’à décider dans quelles mesures enfanter par soi même en se donnant tous les moyens de vivre le voyage qui nous fera grandir, est douloureux… Et si échapper à cette douleur en remettant notre corps et notre accouchement entre les mains des anesthésistes, est le meilleur moyen de saper cette soit-disant malédiction biblique. 😋

6 Conclusion


On consacre des mois, parfois des années, à préparer son mariage. Et l’on considère, trop souvent selon moi, la naissance de bébé comme une formalité. Je pense que ce moment mérite tout autant, si ce n’est plus, d’attention que les noces des parents. Et quels que soient les choix, l’essentiel est de se donner les moyens de les faire. Échanger avec des femmes qui se sont elles-mêmes donné les moyens de vivre l’accouchement qui leur ressemble, lire, regarder des films tels que FAUT PAS POUSSER ! , suivre des cours, échanger avec son conjoint, écrire un projet de naissance…  Consacrer DU TEMPS à cette affaire ! C’est écrire un message d’amour à son bébé.


NB : Je vous fais une confidence : je pense qu’accoucher physiologiquement est fait pour toutes les femmes. Voir même encore plus pour celles qui s’y refusent. Car ce refus est souvent motivé par la peur, par un traumatisme, par un manque de confiance en son corps et en celui de son bébé ; et que accoucher par soi même est une opportunité sans pareil de dépasser tout cela et de sortir grandie, guérie, confiante en la vie.Et si finalement, le voyage ne se déroule pas comme prévu, parce que cela arrive, il sera plus facile de l’accepter, car il n’y aura pas de regrets.

Alors bonne préparation !

Pour aller plus loin, découvrez le film FAUT PAS POUSSER ! sur Viméo ou en DVD. Une invitation au voyage de l’enfantement pour une meilleure préparation à l’accouchement.



Image de l'auteur
Nina Narre

Je suis maman de 3 garçons nés à la maison, et réalisatrice de documentaire. La sortie de mon film FAUT PAS POUSSER ! en 2021 à sonner le départ d'une nouvelle vie professionnelle entièrement tournée vers la naissance.

4 réactions sur “ La préparation à l’accouchement ”

  1. GUILLOT Sophie Réponse

    Bonjour,
    Tu dis ” sans préparation” . Mais je me trompe peut être, j’ai quand même cru comprendre qu’avant ton premier accouchement, tu t’étais quand même beaucoup renseignée, c’est à dire que je veux dire par là que tu savais plus ou moins à quoi t’attendre non ?
    J’ai accouché 3 fois, dont 2 à domicile, toujours accompagnée de sages femmes qui avaient une belle et grande expérience de l’AAD. On avait des ” cours de préparation” qui étaient surtout des moments conviviaux, pas d’entraînements à nous expliquer comment respirer ou autres, en revanche avec ces sages femmes, suivi régulier, orientation vers un gynéco vers la moindre suspicion de pathologie ( oui j’ai eu des strepto pour ma 3 ième grossesse par exemple ) mais on passait pas mal de temps lors des rendez vous à discuter avec la sage femme, je pouvais poser des questions, le papa aussi , et puis le jour J, il y a eu un grand respect de la physiologie à toutes les étapes. Donc, pour revenir à mes moutons, ” sans préparation”, ça ne veut pas dire ne rien faire et ” on verra bien ” .. Du moins je ne l’ai pas compris comme ça dans ton propos. Parce que comme tu l’as constaté , se détacher de notre putain de néo cortex, bah c’est pas si simple que ça à faire, dans notre monde de cartésianisme où on voudrait toujours tout maîtriser, comprendre, expliquer etc.. non ?

    • Nina Narre Auteur ArticleRéponse

      Merci Sophie,

      Par “je ne me suis pas préparée”, j’entends “je n’ai suivi aucune préparation”. Aucun cours, rien d’accompagné, rien de physique, pas de visualisation, pas de chant, que des lectures pour me conforter dans l’idée que je n’avais besoin de rien. J’ai un peu pris de haut tout ce qui pouvait être étiqueté “préparation à l’accouchement” et que j’aborde dans cet article. ET comme je l’écris, si c’était à refaire, je serais moins snob 🙂

  2. Débo56 Réponse

    Pour moi ces techniques ne sont pas spécifiques à l’accouchement et ce n’est pas ce qui va rapprocher les femmes d’un accouchement naturel et authentique.
    Personnellement, j’ai horreur du yoga, j’étais hyper mal à la piscine bizarrement, je ne voulais pas de cours de vocalisation et chanter des airs qui ne me parlaient pas, j’ai préféré chanter les chansons que j’aime à mon bébé, je pense qu’entrer en contact avec son bb est naturel sans besoin de payer un cours d’haptonomie, et j’ai détesté me masser le périnée pour mon 1er accouchement donc je ne l’ai pas fait pour le 2ème !
    Le mieux c’est de trouver une Sage femme formée à la méthode du Dr de Gasquet. Vous ne citez pas ce médecin pourtant ses ouvrages sont une mine d’informations.
    Ça me paraît indispensable d’avoir des notions de physiologie. Par exemple, il faut absolument savoir pourquoi il faut bouger et pourquoi il ne faut pas surtout pas se mettre sur le dos. Et apprendre les meilleures positions pour accoucher.
    Ensuite il faut comprendre ce qui se passe dans notre tête quand on accouche.
    Oui iI faut apprendre à se relaxer pour le jour J mais encore faut-il savoir pourquoi. Vous évoquez la nécessité de débrancher son cerveau : il faut vraiment lire Michel Odent pour comprendre que si on parle à la maman, si on lui demande de réfléchir, son cerveau va bloquer l’accouchement. Pareil si on la stresse (par exemple si on lui dit que le monitoring n’est pas bon), la peur va tout bloquer car son instinct de mammifère lui dira d’attendre que le danger soit passé pour accoucher (un prédateur pouvant profiter de sa vulnérabilité). Il faut impérativement laisser la maman dans sa bulle, dans le calme et la pénombre.
    Si j’ai réussi à accoucher sans péridurale (pour mon deuxième bébé), c’est grâce à une bonne préparation avec une sage femme libérale au top et formée de Gasquet. Elle m’a appris plein de choses : comment faire descendre le bébé en bougeant, qu’il faut se relâcher au maximum entre 2 contractions pour laisser l’utérus se détendre (contrairement à ce que vous dites) et ainsi garder des contractions efficaces, de faire des respirations longues plutôt que le petit chien, comment accoucher à 4 pattes et sur le côté, … Il a fallu que je m’entraîne à faire tout ça car c’est loin d’être évident. J’ai aussi lu les livres comme De Gasquet et Michel Odent et des témoignages d’accouchements naturels.
    Moi je me suis imaginé mon deuxième accouchement comme une épreuve de sport : je me suis préparée à l’idée que ce serait dur et je me suis entraînée. Faire confiance à mon corps. Un moment intense dont je ressortirais plus forte, avec mon bébé comme trophée.
    Mon premier accouchement c’était sous péri, allongée. Ça a duré des plombes et on m’a forcée à pousser. Pinces pour bébé bref pas génial mais pas le drame. Je trouve difficile de recommander de faire sans péri pour un premier car c’est vraiment dur et long et l’angoisse est présente même si on avait en tête un accouchement naturel.
    Mais pour le deuxième c’etait différent car j’étais en terrain connu. Je voulais absolument tenter sans péri.
    Malheureusement, j’ai été déclenchée ce qui ne m’enchantait pas.
    Au début, j’ai dansé sur mes musiques préférées, j’ai regardé des photos et des vidéos de ma fille de 4 ans, mon mari m’a massé en silence, tout cela m’a fait sécréter de l’ocitocyne (hormone de l’attachement et de l’accouchement), ensuite j’ai bougé sur un ballon puis je me suis suspendue à une liane. La sage femme et sa collègue ont vu qu’on gérait et nous ont laissés car elles devaient avoir d’autres situations à gérer (je lui avait dit mon souhait de faire sans péri et que j’avais été préparée par la méthode de Gasquet). On était donc tranquilles dans notre bulle. La SF est juste passée pour percer la poche et est répartie.
    Pour tenir pendant les contractions j’ai imaginé que j’étais sur mon VTT et que lorsque la contraction montait je montais une pente bien raide et quand la contraction se calmait je descendais la pente de l’autre côté, j’étais en roue libre, totalement relâchée, le vent me fouettant le visage. J’ai choisi cette visualisation car je me sens bien sur mon vtt donc mon cerveau s’est mis en mode “c’est cool”. Jai préféré ça à la vague car j’avais de mauvais souvenirs en surf et ça m’aurait crispée !
    Quand elle est revenue, j’étais à 4 pattes par terre le buste sur mon ballon. Elle vérifie ce qui se passe… “je sens la tête de votre bébé “. La joie ! Mes efforts (de relâchement) avaient payé ! On me fait monter sur le lit, je veux rester à 4 pattes sur mon ballon mais je termine sur le côté dans la position que j’avais apprise avec ma SF. Cette fois-ci j’ai préféré que mon mari soit du côté de ma tête. Vient le moment intense du cercle de feu. Tout le long, j’ai fait de longues expirations pendant les contractions, qui m’ont bien aidée et j’ai fait des cris bizarres qui m’ont permis de décharger la pression. Je pense que les soignantes était satisfaites de la rapidité de cet accouchement même si cela les avaient déconcertées.
    Le plus douloureux pour moi ce fût plutôt après l’accouchement, les tranchées qui font horriblement mal (personne ne nous prévient que c’est pire pour le 2ème !), le bassin disloqué au point de ne plus pouvoir bouger et aucune solution ne m’est proposée (j’ai eu un serrage de bassin ce qui est déjà bien mais j’ai réclamé l’ostéopathe qui n’est pas venu), etc.
    Voilà pour mon témoignage qui pourra aider d’autres personnes à choisir ce qui leur convient.

    • Nina Narre Auteur ArticleRéponse

      Merci pour ce commentaire 🙂
      Et de me faire découvrir Michel Odent.
      Bravo pour vos accouchements et vos trois trophées.

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